Face à la mise à jour des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) concernant le dépistage et le traitement des anomalies précancéreuses du col utérin, une récente recherche indique une hausse notable du risque de naissances prématurées chez les femmes enceintes souffrant d’une infection persistante au HPV 16 ou HPV 18.
Les virus du papillome humain (HPV pour Human Papilloma Virus) sont des virus très répandus qui peuvent infecter la peau et les muqueuses. On dénombre plus de 150 variétés de papillomavirus, avec environ 40 d’entre eux pouvant affecter les organes génitaux des deux sexes. La majorité des infections à HPV ne provoquent pas de lésions : dans 90 % des cas, l’infection disparaît d’elle-même en un à deux ans après la contamination sexuelle. Cependant, dans 10 % des situations, l’infection persiste et peut provoquer des anomalies au niveau du col de l’utérus, qualifiées de lésions précancéreuses, qui pourraient se transformer en cancer 10 à 15 ans plus tard.
Les types de papillomavirus humains les plus souvent impliqués sont le HPV 16 et le HPV 18. Ces types, qualifiés d’« oncogènes », peuvent également affecter d’autres muqueuses et causer des cancers, tels que les cancers anaux ou oro-pharyngés. Des recherches menées par l’Université de Montréal ont révélé qu’une infection persistante à ces deux types de HPV chez les femmes enceintes pourrait multiplier les risques de prématurité. Ces découvertes sont cruciales, étant donné que l’infection par le HPV est la plus commune des infections sexuellement transmissibles et touche un grand nombre de femmes en âge de procréer, d’après la Haute Autorité de Santé (HAS).
Comprendre grâce à l’étude du génotype
« Cette étude montre que l’infection persistante par le HPV de type 16 ou 18 jusqu’au troisième trimestre de la grossesse est liée à un risque accru de naissance prématurée. Sachant que les accouchements prématurés sont une cause importante de mortalité périnatale et de complications, ces résultats sont alarmants », explique Helen Trottier, auteure principale de l’étude. Toutefois, les chercheurs voient un motif d’espoir, car un vaccin préventif protégeant contre ces types de HPV existe, ce qui pourrait prévenir les naissances prématurées associées à cette infection.
« Parmi tous les types de HPV connus, une quarantaine infectent la région génitale. Bien que la plupart soient bénins, certains types sont liés à des affections graves telles que le cancer du col de l’utérus », ajoutent-ils. L’équipe de recherche a utilisé les données de 899 femmes enceintes recrutées via la cohorte HERITAGE entre 2010 et 2016 dans trois hôpitaux québécois. Des prélèvements vaginaux ont été effectués au premier et au troisième trimestre de la grossesse afin de réaliser des tests de génotypage pour identifier les types spécifiques de HPV présents : 378 participantes étaient porteuses du virus.
Prévention cruciale : quel est le test le plus efficace ?
Il apparaît que, comparativement aux femmes non infectées, le risque de prématurité est triplé chez les femmes enceintes ayant une infection persistante par le HPV 16 ou 18. Souvent, les personnes infectées ne présentent pas de symptômes ou de lésions visibles. C’est pourquoi les chercheurs soulignent que « la vaccination reste le meilleur moyen de protection contre les infections à HPV et leurs complications, et devrait idéalement être administrée avant les premiers rapports sexuels ». La prochaine phase de leur recherche vise à évaluer la fréquence et les conséquences à court et long terme de la transmission du virus de la mère à l’enfant.
À découvrir également
Grossesse : le test du VIH est-il obligatoire ?
Grossesse : le test du VIH est-il obligatoire ?
Actuellement, la prévention du cancer du col de l’utérus passe par la prévention des infections sexuellement transmissibles (préservatifs, examens pour le partenaire) et surtout par le frottis cervical de routine chez la femme. Il existe deux types de tests de dépistage réalisés sur un prélèvement de cellules au niveau du col de l’utérus : l’examen cytologique et le test HPV-HR. Le premier consiste à l’examen au microscope de cellules du col de l’utérus, à la recherche d’anomalies pour détecter d’éventuelles lésions précancéreuses. À la différence de l’examen cytologique qui s’intéresse à la morphologie des cellules, le test HPV-HR cherche la présence d’ADN du virus HPV à haut risque.
Le dépistage du papillomavirus, essentiel pour tous
En France, le dépistage par le test HPV-HR est recommandé, considéré comme « plus efficace que le dépistage par examen cytologique » selon la HAS, dès l’âge de 30 ans. Selon les nouvelles « directives pour le dépistage et le traitement des lésions précancéreuses du col de l’utérus » publiées par l’OMS, il est également recommandé comme méthode de dépistage privilégiée. « Les tests basés sur l’ADN du papillomavirus humain sont plus fiables que ceux basés sur la cytologie car ils sont moins sujets à des erreurs de qualité. Ils offrent un diagnostic précis et sans ambiguïté des résultats. », indique l’OMS. Enfin, « ils sont plus économiques et adaptés à tous les contextes, régions et pays. », conclut-elle.
La vaccination, accessible aux jeunes de tous genres
Le calendrier vaccinal recommande la vaccination contre les HPV pour tous les adolescents, filles et garçons, de 11 à 14 ans, pour leur garantir une protection avant le début de leur activité sexuelle. Discutez-en avec votre médecin.
HPV positif : le papillomavirus est-il lié aux fausses couches ?
Les résultats des études sur ce sujet sont mitigés. Une légère augmentation du risque de fausse couche a été constatée chez les femmes infectées par le HPV, mais elle n’est pas considérée comme significative.
Transmission mère-enfant du papillomavirus : est-ce possible ?
Transmission du papillomavirus : modalités et délai d’apparition
Le HPV se transmet principalement lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. Cependant, d’autres modes de transmission sont possibles, notamment par contact direct avec les muqueuses ou la peau. Le temps d’incubation peut varier, allant de quelques semaines à plusieurs mois.
Articles similaires
- Grossesse et Risque de Cytomégalovirus : Symptômes et Traitements Essentiels!
- Grossesse : Dépistage crucial du streptocoque B avant l’accouchement !
- Attention futures mamans : Protégez-vous efficacement contre les virus !
- Zona pendant la grossesse : Risques et conseils pour les futures mamans !
- Varicelle pendant la grossesse : comment réagir efficacement ?