Interruption médicale de grossesse (IMG) : une révélation bouleversante
« Les couples arrivent à l’échographie avec des attentes joyeuses, sans envisager de recevoir de mauvaises nouvelles. Pourtant, l’objectif de l’échographie est de détecter, pas seulement de voir », souligne Roger Bessis, gynécologue-obstétricien. Lors de cet examen crucial, l’avenir envisagé peut être soudainement remis en question : un signe anormal tel qu’une nuque épaissie ou l’absence d’un membre peut être détecté. Ces anomalies lancent une série de tests diagnostiques qui peuvent conclure à une maladie grave, un handicap sévère ou une malformation affectant la vie future de l’enfant.
Face à de telles nouvelles, les parents peuvent considérer l’interruption médicale de grossesse. Ce choix reste profondément personnel et, comme le précise Dr. Bessis, « ce n’est pas au médecin de l’initier, mais au couple d’aborder cette option ».
La décision finale appartient toujours à la femme enceinte, même en cas de désaccord avec son partenaire.
Définition : IMG, qu’est-ce que c’est exactement ?
L’interruption médicale de grossesse, également connue sous l’acronyme IMG, est une forme d’avortement thérapeutique. Elle est envisagée uniquement si la grossesse représente un danger grave pour la santé de la mère ou si le fœtus est atteint d’une maladie particulièrement sévère et incurable. Elle peut être effectuée à n’importe quel stade de la grossesse, jusqu’à son terme.
IMG versus IVG : quelles distinctions ?
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) se réfère à la décision d’interrompre une grossesse pour des raisons non médicales. L’IMG, en revanche, est pratiquée pour des motifs graves affectant la santé de la mère ou du fœtus.
Loi : quelle est la procédure légale pour autoriser une IMG ?
Si une IMG est envisagée, la demande doit être examinée par une équipe médicale pluridisciplinaire. Cette équipe doit inclure un gynécologue-obstétricien qualifié, un médecin choisi par la patiente, un psychologue ou un assistant social ainsi que des spécialistes de la pathologie concernée.
Si le fœtus est diagnostiqué avec une maladie grave, la patiente est orientée vers un Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN) pour une prise en charge spécialisée. L’équipe pluridisciplinaire, après avoir examiné tous les résultats des examens, prendra la décision finale et, si nécessaire, établira les attestations autorisant l’IMG. La femme enceinte doit donner son consentement et peut demander à être entendue par l’équipe avant la prise de décision.
Choisir d’interrompre une grossesse en France
En France, le droit d’interrompre médicalement une grossesse est accordé à la femme à tout moment de celle-ci. Il est conseillé aux futurs parents de prendre le temps de consulter divers spécialistes pour évaluer toutes les options possibles concernant l’état de santé de l’enfant à naître. Toutefois, une fois la décision d’une IMG prise, beaucoup préfèrent que l’intervention ait lieu rapidement pour ne pas prolonger inutilement une grossesse vouée à l’échec.
La demande d’IMG doit être formulée auprès d’un centre de diagnostic anténatal pluridisciplinaire par la femme enceinte, où elle sera évaluée par des experts.
En cas de refus, il est possible de consulter un autre centre pour obtenir un second avis.
IMG : modalités de l’intervention
L’intervention commence par l’administration de médicaments pour arrêter la grossesse, suivie d’un déclenchement de l’accouchement par hormones. Ce processus provoque des contractions et l’expulsion du fœtus. Une analgésie telle que la péridurale peut être proposée pour gérer la douleur. Cette procédure doit être réalisée dans un établissement de santé certifié.
IMG : qu’en est-il pour les mineures ?
Si la femme enceinte est mineure non émancipée, le consentement d’un parent ou tuteur légal est nécessaire. Toutefois, si la jeune femme souhaite garder la confidentialité de la grossesse, le médecin s’efforcera d’obtenir ce consentement. Si cela n’est pas possible, l’IMG peut être effectuée à la demande de la mineure, qui peut être accompagnée par une personne majeure de son choix.
IMG : faut-il organiser des funérailles ?
Les enfants nés après 22 semaines de grossesse ou pesant plus de 500 grammes doivent faire l’objet d’une déclaration à l’état civil, suivie d’une inhumation ou crémation. Les parents doivent contacter leur municipalité pour organiser les obsèques.
Une femme ayant subi une IMG bénéficie-t-elle de son congé maternité ?
Si l’IMG a lieu avant 22 semaines, un arrêt de travail peut être prescrit par le médecin. Après ce terme, la mère est éligible à son congé maternité et le père à son congé paternité.
Après une IMG, combien de temps avant de pouvoir envisager une nouvelle grossesse ?
Une nouvelle grossesse peut survenir rapidement, mais il est crucial de se sentir prête émotionnellement et d’avoir fait le deuil de la perte précédente. Un accompagnement psychologique est souvent recommandé pour aider la mère et le couple dans leur processus de guérison.
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