Accouchement à domicile : découvrez le récit captivant de Cécile !

En 2022, la France comptait seulement 89 sages-femmes certifiées pour l’Accouchement Accompagné à Domicile (AAD). Bien qu’il n’existe aucune restriction légale empêchant les couples de choisir un accouchement à domicile, cette pratique reste marginale. D’après les données de l’Association professionnelle de l’accouchement accompagné à domicile (APAAD), 1001 femmes ont choisi d’accoucher chez elles en 2022, et 151 autres l’auraient souhaité mais ont dû être transférées en milieu hospitalier durant le travail pour des raisons principalement liées à l’arrêt de la progression du travail ou à la nécessité de soulager l’intensité des contractions.

Les motivations des couples désirant accoucher à domicile sont diverses : une préférence pour un accouchement le plus naturel et le moins médicalisé possible, un environnement calme avec peu de personnes présentes, le désir d’être dans un lieu familier et sécurisant de leur domicile. Certaines femmes choisissent cette option pour leur second enfant après une première expérience très médicalisée et stressante.

Les accouchements non assistés à domicile sont encore plus rares. Ils se produisent quand la naissance a lieu sans aucun professionnel de santé, tel qu’une sage-femme, pour accompagner la mère.

Alors que d’autres pays ont de nombreuses maisons de naissance, la France en possède seulement huit, toutes attenantes à des maternités partenaires. Selon le ministère de la Santé, une maison de naissance est une « structure autonome gérée exclusivement par des sages-femmes, qui accueille les femmes enceintes pour un suivi personnalisé de la grossesse jusqu’à l’accouchement ». Elle est destinée aux femmes enceintes sans complications connues, désireuses d’un accouchement naturel et peu médicalisé. La naissance est supervisée par une sage-femme et se fait toujours sans péridurale.

Jeudi 27 décembre, 7 h 20. Je me réveille avec une douleur dans le bas-ventre, plus intense et prolongée que d’habitude. Les contractions se succèdent, régulières et douloureuses. Je prends un bain pour me soulager. Entre deux contractions, nous préparons la salle à manger pour qu’elle soit prête pour l’accouchement. Nos amis René et Romy viennent chercher les enfants pour s’en occuper pendant ce temps.
Nous faisons un peu de rangement, essayant de ne pas trop penser et de laisser les choses se dérouler naturellement.

Nous attendons, un peu anxieux, mais prêts, pour le grand moment.

La sage-femme, Catherine, arrive et prépare son matériel. Elle m’examine et constate que le travail avance bien. Les contractions deviennent plus rapprochées et intenses. Je trouve du réconfort en me penchant en avant pendant les contractions, soutenue par Pierre. Vers 14 h 30, je n’arrive plus à tenir debout et me positionne à genoux contre le canapé, une position que je garde jusqu’à la fin.

À ce moment, je sens que les choses s’accélèrent. Catherine devient très impliquée, préparant tout pour l’arrivée du bébé. Pierre reste à mes côtés, me soutenant tandis que je me concentre intensément sur chaque contraction. C’est douloureux, parfois à pleurer, parfois à crier. Catherine m’encourage à ne pas retenir le bébé. Sous ses conseils, je pousse lorsqu’elle m’indique que la tête est visible. Après une intense contraction, le corps de mon bébé est entièrement sorti, et je l’entends immédiatement crier.

Il est 13 h 30 lorsque je prends Mélissa dans mes bras pour la première fois. Pierre annonce joyeusement sa naissance. Nous ne lavons pas immédiatement Mélissa ; elle est simplement essuyée et reste blottie contre moi sur le canapé. Lorsque le cordon ombilical cesse de battre, Pierre le coupe. Peu après, vers 14 heures, je commence à allaiter Mélissa.