La pyélonéphrite est une inflammation rénale courante pendant la grossesse, souvent causée par une infection. Nous vous présentons les symptômes à surveiller et les traitements nécessaires, car il est crucial de traiter cette condition rapidement.
Pyélonéphrite est le terme médical pour désigner une inflammation des reins, généralement provoquée par une infection bactérienne. Assez commune durant la grossesse, elle requiert une intervention médicale urgente. Nous expliquerons ce phénomène chez les femmes enceintes et identifierons les symptômes qui doivent inciter à une consultation rapide.
Bien que la pyélonéphrite puisse être une complication d’une cystite (infection urinaire) qui se propage aux reins, cela n’est pas toujours le cas, surtout pendant la grossesse.
« Chez les femmes enceintes, il existe un phénomène appelé bactériurie asymptomatique : ce sont des femmes qui ont des bactéries dans leur urine sans présenter de symptômes d’infection urinaire ou rénale », explique le Pr Nizard, gynécologue-obstétricien. Il souligne que des tests sont effectués au début de la grossesse pour les détecter. Certaines femmes enceintes peuvent donc souffrir d’une pyélonéphrite sans avoir eu d’infection urinaire au préalable.
« La pyélonéphrite est l’une des principales causes d’infection pendant la grossesse, ce qui en fait une pathologie très courante chez les femmes enceintes », ajoute le gynécologue. Il note que les femmes enceintes sont plus susceptibles de développer une pyélonéphrite que la population générale pour diverses raisons, notamment parce que l’utérus exerçant une pression sur l’uretère, le canal qui relie le rein à la vessie, ce dernier se vide moins bien. Ce phénomène est particulièrement prononcé du côté droit. La pyélonéphrite est plus fréquente au cours des deuxième et troisième trimestres de la grossesse.
Il est également important de noter que les femmes ayant déjà eu des pyélonéphrites avant leur grossesse, ou lors d’une précédente grossesse, sont plus à risque et doivent donc être particulièrement attentives au moindre symptôme évocateur. Il en va de même pour les femmes immunodéprimées en raison d’une maladie ou d’un traitement médical, ainsi que celles qui n’ont qu’un seul rein.
Douleurs, fièvre : quels sont les signes et symptômes de cette infection rénale aiguë ?
Les symptômes principaux de la pyélonéphrite sont similaires, que l’on soit enceinte ou non :
- fièvre,
- douleurs dans la fosse lombaire (bas du dos, au niveau des reins),
- un état fébrile, un syndrome grippal (frissons, courbatures…),
- parfois, des vomissements.
« C’est une urgence, il faut traiter rapidement, avec des antibiotiques administrés par voie intraveineuse », prévient le Pr Nizard.
Cystite ou pyélonéphrite : principales différences
« La cystite se manifeste généralement par des brûlures lors de la miction — ce qui est fréquent chez les femmes enceintes, qui urinent souvent — mais sans fièvre », détaille le Pr Nizard. « Et lorsqu’un bilan sanguin est réalisé, on ne trouve pas de signes d’inflammation ou d’infection, contrairement à la pyélonéphrite », continue le spécialiste, car la cystite est une infection très localisée. La présence de fièvre et de douleurs lombaires en cas de pyélonéphrite doit inciter à une consultation urgente.
Cystite enceinte : quand consulter et/ou se rendre aux urgences ?
Lorsque l’on suspecte une infection urinaire en raison de symptômes évocateurs (brûlures lors de la miction, douleur dans le bas-ventre), il est conseillé de consulter un professionnel de santé, au minimum un pharmacien. Car les traitements dits « naturels » peuvent être insuffisants ou contre-indiqués pendant la grossesse. Il est préférable de contacter son médecin généraliste, son gynécologue-obstétricien ou la sage-femme qui suit la grossesse.
Il est important de rappeler que la fièvre est en elle-même un motif de consultation, car elle indique une infection en cours. Elle doit inciter à consulter rapidement.
Diagnostic : de l’analyse d’urines ECBU à l’échographie
Le diagnostic de la pyélonéphrite repose sur une analyse d’urines, appelée ECBU : examen cytobactériologique des urines. Un examen sanguin est souvent ajouté pour rechercher des signes d’infection et d’inflammation dans le sang. L’échographie rénale ou l’uroscanner peuvent compléter ces examens, mais ne sont pas systématiques.
Comment soigner une pyélonéphrite enceinte ?
Une pyélonéphrite chez une femme enceinte nécessite une hospitalisation d’urgence. Le premier traitement, administré par voie intraveineuse, consiste en une antibiothérapie dite probabiliste : « On commence par des antibiotiques à large spectre en attendant les résultats de l’ECBU pour identifier le germe responsable », explique le Pr Nizard.
Une fois les résultats de l’ECBU obtenus, le traitement antibiotique est ajusté, avec éventuellement des médicaments administrés par voie orale plutôt qu’en intraveineux.
Les traitements antibiotiques prescrits sont compatibles avec la grossesse.
Quelles complications, quels risques pour le fœtus ?
C’est pourquoi la pyélonéphrite est une urgence médicale, et tout symptôme évocateur doit inciter à consulter.
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