Oméprazole et Grossesse : Est-ce Sans Risque ? Découvrez la Réponse !

Un grand nombre de femmes enceintes éprouvent des remontées acides. “Ces douleurs gastriques peuvent survenir dès le début de la grossesse et sont dues à la stimulation hormonale, plus précisément des œstrogènes et de la progestérone. Cette dernière augmente l’acidité, ce qui provoque des brûlures d’estomac et des douleurs”, explique la pharmacienne.

L’oméprazole est un membre des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). “Ces médicaments ciblent les protons, qui sont des particules favorisant l’acidité. Ils agissent en bloquant l’action des acides dans l’estomac”, détaille Dominique Bonn. “Pour les patients souffrant d’ulcère ou de douleurs gastriques, les IPP réduisent de 70 % le taux d’acidité”, ajoute-t-elle.

Introduits en France dès 1989, les IPP sont des médicaments bien établis. “Initialement, ils n’étaient pas recommandés pour les femmes enceintes faute de recul sur leur utilisation. Cependant, cette catégorie a marqué une avancée significative dans le traitement de l’acidité gastrique”, observe Dominique Bonn.

Selon le CRAT (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes), l’expérience clinique et les données publiées montrent que l’oméprazole est sûr pour une utilisation durant la grossesse.

Bien que d’autres inhibiteurs de la pompe à protons soient disponibles en France, l’oméprazole est celui qui bénéficie du plus grand recul et reste donc le médicament de choix pour les femmes enceintes. Le CRAT note que l’ésoméprazole (comme Inexium ®) et le lansoprazole sont également sûrs pendant la grossesse. Bien que le rabéprazole soit aussi considéré comme sûr, les données à son sujet sont moins abondantes et le CRAT recommande de privilégier l’oméprazole, suivi de l’ésoméprazole ou du lansoprazole.

“Nous recommandons d’abord des conseils diététiques : éviter les aliments lourds, épicés, les boissons gazeuses, et ne pas se coucher juste après le repas. L’objectif pendant la grossesse est de limiter autant que possible l’utilisation de médicaments”, conseille la pharmacienne.

En cas d’inefficacité de ces mesures, le premier médicament recommandé est le Gaviscon (alginate de sodium/bicarbonate de sodium). “C’est un traitement antiacide doux qui va recouvrir l’estomac. Mais si les symptômes persistent, on préconise l’oméprazole”, précise Dominique Bonn. Elle note également que les antihistaminiques H2, dont la ranitidine est le seul encore disponible, sont généralement évités en raison de leurs nombreux effets secondaires tels que les troubles digestifs, les migraines et les arthralgies.

La dose habituelle est d’un comprimé ou un sachet de gel trois fois par jour après les repas et éventuellement avant de se coucher.

“L’oméprazole peut être obtenu sans ordonnance pour des doses limitées, soit un maximum de 14 gélules (boîtes de 7 ou 14). Au-delà, une prescription est nécessaire”, informe Dominique Bonn. Elle souligne que la délivrance de ce médicament doit toujours être accompagnée d’une discussion avec la future maman pour évaluer précisément ses symptômes et confirmer l’adéquation du traitement. Ainsi, bien que disponible sans ordonnance, l’oméprazole doit toujours être fourni sous supervision pharmaceutique. Il est important de noter aussi qu’il n’est pas en vente libre et reste toujours derrière le comptoir.

“La dose recommandée est d’un comprimé de 20 mg par jour, à prendre le matin à jeun ou le soir une heure après le dîner. Il est crucial de respecter des horaires fixes pour la prise”, précise la pharmacienne. “Un comprimé est suffisant. Si une augmentation de la dose est nécessaire, cela signifie que le médicament n’est pas adapté et il est conseillé de consulter un médecin”, ajoute-t-elle.

Il n’y a aucun risque d’interaction entre l’oméprazole et le paracétamol, ils peuvent donc être pris ensemble sans problème pendant la grossesse. Toutefois, il convient toujours de se montrer prudent quant à la dose et à la durée du traitement. “Il est possible d’associer l’oméprazole avec le paracétamol, mais la question de la dose et de la durée reste primordiale. Pour les deux, il est essentiel de limiter la durée d’utilisation”, rappelle la pharmacienne.

Merci à Dominique Bonn, pharmacienne.