Sécheresse vaginale durant la grossesse : causes et solutions!

Lorsqu’on est enceinte, il est fréquent que notre vie sexuelle évolue et que, sous l’influence des hormones, la sécheresse vaginale s’installe pendant la grossesse. Bien que temporaire, ce problème peut rendre les rapports sexuels inconfortables, bien qu’il ne représente aucun danger pour le déroulement de la grossesse.

La sécheresse vaginale, ou sécheresse intime, se manifeste par une réduction des sécrétions vaginales et de la lubrification naturelle, rendant le vagin moins hydraté et sec.

Ce problème affecte de nombreuses femmes, notamment celles en ménopause ou enceintes. « Il s’agit d’un dérèglement de la lubrification causé par les hormones de la grossesse », précise Margot Sebert, sage-femme.

La sécheresse vaginale peut entraîner au quotidien des démangeaisons, des sensations de brûlure, des irritations et parfois des douleurs pendant les rapports sexuels. Lorsque la sécheresse est avancée, des petites fissures peuvent apparaître, détectables par des rougeurs au niveau de la vulve ou de légères pertes de sang. Les symptômes varient d’une femme à l’autre, selon Margot Sebert, « chez certaines, la gêne se manifeste seulement pendant les rapports, où la lubrification insuffisante rend la pénétration désagréable. Chez d’autres, la gêne est quotidienne. »

De plus, le manque de lubrification rend vulnérable aux infections gynécologiques telles que les mycoses, peut diminuer la libido et être psychologiquement difficile à vivre.

Enceinte, la sécheresse vaginale apparaît souvent au début de la grossesse et durant le troisième trimestre.

La sécheresse vaginale peut être causée par plusieurs facteurs tels que la prise de certains médicaments (antidépresseurs, diurétiques, chimiothérapie, antihistaminiques, etc.), l’endométriose, le diabète, la ménopause et aussi la grossesse.

En cause ? Les fluctuations hormonales. En effet, la lubrification des muqueuses est fortement influencée par les niveaux d’œstrogènes. Pendant la grossesse, le niveau d’œstrogènes (et principalement d’œstradiol), produit initialement par le corps jaune puis par le placenta, augmente considérablement. Normalement, les œstrogènes favorisent une bonne lubrification, mais leur augmentation rapide peut perturber l’hydratation naturelle du vagin, affectant ainsi le fonctionnement des muqueuses.

« Généralement, on devrait lubrifier davantage lors de l’ovulation pour faciliter les rapports et permettre aux spermatozoïdes de mieux remonter et de rencontrer un ovule pour la fécondation. Mais quand on est enceinte, nos hormones sont presque identiques à celles que l’on sécrète juste avant nos règles, donc juste après l’ovulation », explique la sage-femme.

Sauf exceptions (certaines grossesses à risque notamment), il n’y a aucune contre-indication à maintenir des rapports sexuels pendant la grossesse.

La grossesse peut cependant perturber la vie sexuelle des futures mères et provoquer une baisse de la libido. L’arrivée d’un bébé est un bouleversement pour de nombreuses raisons, et il se peut que l’on ne soit pas toujours d’humeur. Notre corps change, on peut se sentir mal dans sa peau, on souffre également de divers maux, de douleurs, de fatigue, de nausées, etc. Cette baisse du désir, ajoutée aux fluctuations hormonales, peut favoriser l’apparition de la sécheresse vaginale.

À noter : pendant la période d’allaitement, les hormones peuvent également perturber la lubrification et provoquer une sécheresse vaginale. Durant cette période, la production d’œstrogène diminue considérablement, surtout si l’on allaite. Les femmes qui viennent d’accoucher et/ou qui allaitent sont donc très souvent sujettes à la sécheresse intime.

Il existe plusieurs solutions pour combattre la sécheresse vaginale et retrouver un équilibre. Pour connaître les options les plus adaptées à votre situation, il est conseillé de consulter votre médecin ou votre sage-femme.

Ces traitements, utilisés sur le long terme, permettent de restaurer la souplesse et l’humidité des muqueuses vaginales. « Il existe des ovules hydratants compatibles avec la grossesse, ainsi que des crèmes à base d’acide hyaluronique que l’on peut appliquer quotidiennement », indique la sage-femme. Bien que des traitements hormonaux (à base d’œstrogènes, le plus souvent) existent, ils sont contre-indiqués pendant la grossesse. De nombreux traitements disponibles sans ordonnance en pharmacie peuvent soulager une sécheresse intime, mais il est recommandé de toujours consulter votre professionnel de santé, médecin ou sage-femme, pour s’assurer que la solution choisie soit adaptée à votre grossesse.

L’utilisation d’un lubrifiant pendant les rapports sexuels est essentielle, de préférence à base d’eau, pour rendre l’expérience agréable. Bien que leur effet soit temporaire, ils peuvent prévenir les douleurs liées aux frottements. Ils ne traitent pas la sécheresse vaginale mais soulagent simplement les symptômes d’inconfort. Dans cette même logique, il est important de prendre son temps, notamment lors des préliminaires, pour favoriser la lubrification naturelle.

Certains traitements naturels peuvent être efficaces, mais il est important de les choisir avec soin et de demander l’avis de votre médecin ou sage-femme. L’huile de coco, par exemple, bien qu’elle puisse être utilisée comme lubrifiant, n’est pas compatible avec les préservatifs car elle peut les altérer lors des rapports et peut perturber l’équilibre de la flore si utilisée en grande quantité. À l’inverse, l’aloe vera est un allié naturel qui peut grandement vous soulager, à appliquer quotidiennement ou lors des rapports sans perturber votre flore vaginale.

Une alimentation adaptée : les baies d’argousier, riches en acides gras et en oméga-7, favorisent la régénération des muqueuses. Présente notamment dans les huiles végétales (colza, tournesol, olive) et dans les légumes à feuilles vert foncé, tels que les choux, la vitamine E a de nombreux bienfaits sur les effets de la sécheresse vaginale.

Adopter les bons gestes en matière d’hygiène : il est essentiel de rappeler que les douches vaginales sont à éviter. Le vagin se nettoie parfaitement seul et n’a pas besoin de notre intervention. Utilisez un savon doux pour laver votre vulve et évitez les savons ou lotions parfumés, qui peuvent être trop irritants. Le choix des sous-vêtements est également crucial : il est préférable de porter des culottes en coton, plus douces et respirantes. Évitez les matières synthétiques et les sous-vêtements trop serrés.