Devenue virale sur les plateformes de médias sociaux, la méthode dite « du peigne » serait efficace pour réduire la douleur lors de l’accouchement. Comment fonctionne cette technique et comment peut-elle être appliquée ? Nous allons le découvrir avec l’aide de Charline Gayault, sage-femme indépendante et créatrice du profil Instagram @charline.sagefemme.
Entre sophrologie, chant, hypnose et techniques respiratoires, de nombreux outils sont disponibles pour atténuer les douleurs des contractions durant l’accouchement. La technique du peigne, qui gagne en popularité sur les réseaux sociaux, commence à être adoptée par de nombreuses futures mères. Nous expliquons ici en quoi elle consiste.
La technique du peigne : en quoi consiste-t-elle ? Pourquoi utiliser un peigne durant l’accouchement ?
Bien que cette méthode soit encore peu conventionnelle et non enseignée dans les écoles de sage-femme, elle gagne en popularité sur les réseaux sociaux. En pratique, « il s’agit de tenir un peigne en bois ou en plastique avec des dents fines dans la main et, au moment de la contraction, de le presser aussi fort que la douleur ressentie », explique Charline Gayault. « Cela aide à déplacer la douleur et à la minimiser. Par exemple, si vous vous cognez le petit doigt de pied contre le pied du lit et que vous mordez intentionnellement votre main, votre cerveau ne peut pas gérer deux douleurs en même temps. En serrant le peigne durant les contractions, on focalise son attention ailleurs, ce qui diminue la perception de la douleur et la rend plus supportable ».
Comment fonctionne cette technique d’acupression ?
La technique du peigne s’appuie sur un principe bien établi : le « Diffuse noxious inhibitory controls » ou « contrôle inhibiteur diffus des nuisances » (CIDN). Ce mécanisme régule le message nerveux de la douleur par un autre message de même nature. « En d’autres termes : la douleur bloque la douleur », résume la sage-femme. « Pendant l’accouchement, la douleur s’intensifie progressivement. Bien que des pauses surviennent entre chaque contraction, elles sont relativement longues. Comme le cerveau traite toujours la douleur la plus immédiate, en serrant un peigne dans sa main, on crée une distraction qui fait que le cerveau doit gérer cette nouvelle douleur, diminuant ainsi la première ».
De plus, la méthode du peigne stimule un point d’acupression spécifique, le PC8, situé au milieu de la paume, ce qui rend les contractions plus efficaces.
Il est à noter que, même si un peigne ordinaire peut suffire, il existe des peignes spécialement conçus pour l’acupression qui sont vendus sur certains sites ou dans des boutiques spécialisées.
Quand est-il conseillé d’utiliser un peigne en bois ?
Il est clair que la technique du peigne ne remplace pas une péridurale. « Cependant, elle peut être un outil précieux pour mieux gérer les contractions jusqu’à ce que la péridurale soit posée ou jusqu’à l’expulsion, si la patiente souhaite accoucher sans péridurale », partage Charline Gayault. « On n’a jamais trop d’outils pour réduire la douleur ! L’idée est de serrer le peigne en fonction de l’intensité de la contraction, puis de le relâcher en attendant la suivante ».
Comment votre partenaire peut-il vous aider à soulager les douleurs de l’accouchement ?
La méthode du peigne en bois (ou en plastique) est simple et rapide, mais il est également possible de solliciter son partenaire pour qu’il stimule des points d’acupression. « Demandez à votre partenaire de presser fortement au niveau de votre sacrum ou sur le dos de votre main, le long du 2ème métacarpe, là où il y a un point sensible. Il faut parfois plusieurs tentatives pour trouver ce point ! », explique la sage-femme.
Femme enceinte : comment se préparer à la douleur de l’accouchement ?
Outre la technique du peigne, il existe de nombreux outils pour mieux gérer la douleur. « Par exemple, prendre un bain chaud détend et soulage les contractions douloureuses », détaille la sage-femme. « On conseille également à la future maman de pratiquer des mouvements sur un Swiss ball. Souvent, le simple fait de s’asseoir dessus et de bouger le bassin à sa guise apporte un bien-être physique et favorise le travail. La maîtrise de la respiration est également cruciale pour gérer les contractions ».
Malgré la présence et l’intensité de la douleur pendant l’accouchement, celle-ci n’est pas insurmontable. Vous craignez de ne pas savoir la gérer ? Sachez qu’une bonne préparation à la naissance est essentielle pour apprendre à mieux connaître et comprendre son corps. « La préparation à l’accouchement permet d’aborder de nombreux sujets et de développer la confiance en ses capacités à accoucher et à devenir parent », confirme Charline Gayault. Enfin, la sophrologie, l’hypnose ou encore le chant peuvent aider à mieux supporter la douleur. Ces préparations permettent également de mieux gérer la phase de désespérance, moment clé avant la naissance, ou encore le cercle de feu ressenti par les femmes au moment de l’expulsion du bébé.
Mantras, respiration, postures : quelles autres méthodes existent pour réduire la douleur ?
Il n’y a pas de méthode miracle pour gérer l’intensité des contractions – à part la péridurale ! – mais se préparer à l’avance et savoir qu’on dispose d’une « boîte à outils » pour le jour J peut rassurer les futures mères.
Se détendre grâce à la respiration
Le travail sur la respiration est essentiel pour gérer ses contractions et calmer l’esprit ! « En respirant calmement, votre cœur bat plus lentement, ce qui signifie pour votre corps que vous êtes détendue. Gérer des contractions dans un état de détente est nettement plus simple », rappelle Charline Gayault. « De plus, se concentrer sur sa respiration permet de penser à autre chose (cela détourne l’attention) et vous donne un rythme pour les contractions. Lorsque vous inspirez, gonflez le ventre, les épaules restent immobiles ; lorsque vous expirez, soufflez l’air, le ventre se vide. Vous pouvez vous exercer en mettant les mains sur le ventre pour le sentir bouger ».
Forger son mental avec des mantras
« Je suis forte », « je gère », « je suis en sécurité, tout va bien » : les mantras sont des phrases positives qu’on peut se répéter en boucle pendant le travail. « Quand votre cerveau vit une contraction, il pense : alerte, danger, douleur ! Or, en donnant un sens à ses contractions, en se répétant que c’est normal, que c’est juste notre corps qui exprime toute sa puissance pour accoucher, on fait comprendre à notre cerveau que la contraction n’est pas un danger. C’est là où les mantras peuvent vous aider ».
Adopter des positions qui soulagent
Plusieurs postures peuvent apporter détente et soulagement pendant le travail. « Par exemple, lorsque vous êtes debout, faites des mouvements circulaires avec votre bassin, ou marchez », explique la sage-femme. « Vous pouvez également placer un ballon contre un mur et l’utiliser pour vous masser le dos, ou encore utiliser un Swiss-ball. Cet outil de mobilisation très utile permet d’être assis sur quelque chose de souple et de bouger facilement. Il peut atténuer la sensation de lourdeur et soulager les douleurs du bas du dos ».
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