Explorons ensemble tout ce qu’il y a à comprendre sur les contractions signalant l’initiation du travail d’accouchement, de leur sensation à leur fréquence.
Il est fréquent pour certaines femmes de percevoir des contractions durant la grossesse, souvent en fin de journée ou pendant la nuit. Cependant, les contractions de travail peuvent commencer à tout moment, généralement après 37 semaines d’aménorrhée, soit un mois avant la date prévue pour l’accouchement.
La science ne peut pas encore expliquer précisément ce qui déclenche spontanément le travail. Bien qu’il soit utile de savoir à quoi s’attendre, il est essentiel de comprendre que vous serez parfaitement apte à identifier le moment approprié pour vous rendre à la maternité, assistée par une sage-femme, dans cette importante transition vers la maternité. La plupart du temps, il n’y a aucun doute concernant la reconnaissance des contractions!
Les contractions de travail sont « tel un moteur destiné à expulser le bébé», selon les mots de Rachel Halimi. Le muscle utérin se serre pour dilater (ouvrir) le col de l’utérus et pousser le bébé vers le bassin, procurant une sensation similaire à celle des crampes menstruelles. Bien que la douleur soit subjective et varie d’une femme à l’autre, « soyez tranquille, le jour venu, vous ne manquerez pas de remarquer vos véritables contractions de travail. Certaines femmes décrivent un spasme très intense avec un durcissement uniforme de tout l’abdomen», explique Rachel Halimi. Lorsque l’abdomen est dur, le bébé est comme « moulé » par l’utérus.
Quel est le moment des premières contractions de travail ?
Le travail d’accouchement se caractérise par des contractions régulières, de plus en plus rapprochées et intenses, qui contribuent à raccourcir (ou effacer) et dilater le col de l’utérus jusqu’à une ouverture complète de 10 cm.
Les premières contractions de travail peuvent apparaître à tout moment, de jour comme de nuit. Elles se manifestent de manière cyclique, telles des vagues : l’intensité de la contraction augmente, atteignant un pic en quelques secondes, puis s’estompe. Le ventre devient dur puis se relâche. Cela diffère des douleurs ligamentaires, qui sont continues, durant plusieurs minutes ou heures.
Entre les contractions, il y a des intervals de repos, sans douleur. C’est durant ces pauses qu’il est conseillé de se détendre en utilisant des techniques de sophrologie et de relaxation pour mieux gérer les contractions suivantes. « Plus votre corps est détendu, mieux vous gérerez les contractions. Vivez-les une à la fois et profitez au maximum des phases de repos», recommande la sage-femme.
Qu’est-ce que le prétravail ?
La phase initiale du travail d’accouchement est appelée « phase de latence » ou « prétravail ». Bien que cette phase, jusqu’à une dilatation de 5 à 6 cm, puisse se dérouler à la maternité, il est souvent conseillé aux futures mères de rester chez elles le plus longtemps possible pour vivre cette étape plus sereinement, loin de l’environnement médical.
« Idéalement, on attend que la femme entre dans la phase active de l’accouchement pour administrer une analgésie péridurale. Vous serez donc mieux chez vous pour gérer les premières contractions, dans votre environnement familier », explique Rachel Halimi.
Comment distinguer les « vraies » contractions des « fausses » ?
Les contractions utérines peuvent survenir dès le début de la grossesse, appelées « fausses contractions » ou contractions de Braxton Hicks. Ces contractions sont physiologiques et servent d’entraînement pour le jour J, sans affecter le col de l’utérus. « Si vous ressentez plus d’une dizaine de ces contractions par jour avant 37 semaines d’aménorrhée, consultez votre professionnel de santé pour vérifier que votre col reste bien long et fermé », prévient la sage-femme.
Pour déterminer si vous êtes en présence de vraies contractions de travail, il est recommandé de se reposer, par exemple en prenant un bain chaud, et de prendre un antispasmodique (comme le Spasfon). C’est également un bon moment pour appliquer les techniques de relaxation et de respiration apprises lors des séances de préparation à l’accouchement.
Alors que les fausses contractions, irrégulières, disparaissent avec du repos, les vraies contractions de travail persistent, se rapprochent et s’intensifient. Rien ne les arrête : ni le repos, ni un changement de position, ni la prise d’antispasmodique. Si l’on souhaite se rassurer, on peut noter leur fréquence et leur durée pour savoir quand il est judicieux de se rendre à la maternité, surtout si celle-ci est éloignée du domicile.
Fausses contractions, dites de Braxton Hicks : quand apparaissent-elles avant l’accouchement ?
Les contractions de Braxton Hicks se manifestent en réalité dès le début de la grossesse, souvent dès le premier trimestre, mais elles ne sont généralement pas perceptibles avant le quatrième ou cinquième mois. Il est possible que certaines futures mères les ressentent tôt, tandis que d’autres ne les remarquent que lors d’un examen prénatal ou d’un suivi médical.
« Rassurez-vous, ces contractions sont généralement tout à fait normales et même bénéfiques, car elles préparent votre utérus pour le marathon des contractions d’accouchement à venir », ajoute Rachel Halimi.
Il est couramment conseillé de se rendre à la maternité pour accoucher lorsqu’on a des contractions toutes les 5 minutes, durant environ 1 minute (60 secondes), et ce depuis au moins deux heures. L’idée est de ne pas arriver trop tôt pour éviter d’être renvoyée chez soi, ou de devoir rester en salle de prétravail, moins confortable qu’à la maison. Mais gardez à l’esprit que ces chiffres sont théoriques, et qu’il est préférable de se rendre à la maternité « lorsque vous ne parvenez plus à gérer les contractions chez vous avec le coparent, et que vous avez besoin de l’aide d’une sage-femme, ou que vous atteignez le seuil de douleur que vous pouvez supporter à la maison et souhaitez une péridurale », souligne Rachel Halimi, tout en rassurant : « les accouchements inattendus à domicile, en présence des pompiers ou en chemin vers la maternité, restent exceptionnels». La grande majorité des femmes arrivent à temps à la maternité.
Notez qu’en cas de rupture de la poche des eaux, même en présence de petites fuites de liquide amniotique, si ce dernier est clair comme de l’eau et que le bébé se porte bien, il n’y a pas d’urgence à venir à la maternité, vous pouvez vous y rendre dans les deux à trois heures qui suivent.
Il est également bon de savoir que, pour un deuxième enfant, le travail d’accouchement peut être plus rapide. « Chaque femme est différente, et chaque accouchement est unique. Il n’y a pas de règle absolue en obstétrique. Restez donc à l’écoute de vos propres sensations corporelles », conseille la sage-femme.
« N’oubliez pas qu’accoucher n’est en aucun cas un examen. Aucune femme ne gère mieux les contractions qu’une autre ! », nous rappelle Rachel Halimi. « Votre sage-femme n’est pas là pour vous donner des « cours de préparation à la naissance », mais pour vous aider à prendre confiance en vos compétences et ressources instinctives pour donner naissance à votre enfant. Soyez rassurée, vous saurez quand le moment sera venu de vous rendre à la maternité pour accueillir votre bébé », conclut la sage-femme.
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