Grossesse non détectée : Comment les menstruations peuvent-elles continuer ?

par adm

                Pendant un déni de grossesse, comment sont les règles ?

A-t-on ses règles pendant un déni de grossesse ?

Normalement, l’interruption des menstruations est le premier indicateur d’une grossesse. Cependant, dans le cas d’un déni de grossesse, la cessation des règles n’est pas obligatoire ou peut se manifester partiellement. La femme peut continuer à avoir des saignements qu’elle interprète comme ses règles habituelles. C’est notamment la présence de ces saignements qui contribue à l’absence de reconnaissance de la grossesse. Ce phénomène reste peu expliqué à ce jour.

« On peut continuer à avoir des cycles menstruels normaux, semblables à ceux que l’on a habituellement », affirme Joséphine Catusse. Les menstruations peuvent cependant être moins abondantes et ressembler davantage à des pertes légères ou à des spottings. Finalement, l’absence totale de règles peut être irrégulière, mais elle est généralement inexistante.

Il arrive que, dans un déni de grossesse, les menstruations cessent naturellement après quelques mois, révélant ainsi la grossesse.

Etre enceinte sans le savoir : qu’est-ce qu’un déni de grossesse ? Définition

« Un déni de grossesse, c’est quand une femme ne se rend pas compte et n’est pas consciente qu’elle est enceinte », définit Joséphine Catusse. La femme enceinte n’a donc aucune idée de sa grossesse, et son entourage est également dans l’ignorance. On décrit ce phénomène comme une « contagion du déni ». Plus surprenant encore, la grossesse reste invisible, « le corps de la femme ne montre aucun signe extérieur » : son ventre ne s’arrondit pas et elle ne présente aucun symptôme typique de la grossesse. Le bébé se positionne souvent de manière inhabituelle, généralement sur le côté, derrière les côtes, l’utérus s’étendant le long de la colonne vertébrale.

Grossesse cachée ou dénégation de grossesse, quelle différence ?

Il est courant de confondre le déni de grossesse avec une grossesse cachée. Dans ce dernier cas, la femme est consciente de sa grossesse mais choisit de la dissimuler à son entourage. On parle aussi de dénégation de grossesse, qui est le fait de refuser d’accepter une réalité. Ainsi, une femme peut apprendre sa grossesse mais la vivre comme quelque chose d’impossible et l’effacer de son esprit.

Le déni de grossesse est classé dans le DSM-V (le manuel des troubles psychologiques et psychiatriques) dans la section « troubles liés aux traumatismes et au stress ». Ce phénomène peut toucher toute femme en âge de procréer, qu’il s’agisse d’adolescentes ou de femmes plus âgées ayant déjà eu des grossesses normales.

À noter : cela est différent de la grossesse nerveuse où la femme est convaincue d’être enceinte et manifeste tous les signes d’une grossesse sans réellement l’être.

En général, on considère qu’une femme est en déni de grossesse si elle découvre sa condition après au moins trois mois de grossesse (après le premier trimestre). La découverte tardive est significative dans la définition du déni de grossesse, notamment car en France, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) peut être pratiquée jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse, soit 16 semaines après le premier jour des dernières règles.

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Quelle différence entre un déni de grossesse partiel et total ?

Il existe deux formes de déni : partiel et total.

Certaines femmes prennent conscience de leur grossesse entre la fin du premier trimestre et le terme de la grossesse. On parle alors de déni de grossesse partiel. Après la reconnaissance de la grossesse, le corps réagit rapidement : en quelques heures, le ventre s’arrondit et tous les symptômes classiques d’une grossesse apparaissent.

D’autres ne découvrent leur grossesse qu’au moment de l’accouchement, après neuf mois passés sans aucun signe apparent. C’est ce qu’on appelle un déni de grossesse total. Généralement, la future mère se rend à l’hôpital pour de violentes douleurs abdominales sans savoir qu’il s’agit de contractions. Ce type de déni est cependant le plus rare.

Comment savoir si on fait un déni de grossesse ? Douleur, gros ventre, nausées… Quels symptômes ou signes ?

Un déni de grossesse se caractérise précisément par l’absence des symptômes habituels d’une grossesse. « Quand on fait un déni de grossesse, rien ne peut laisser supposer qu’on est enceinte. Ce ne sont pas des femmes qui présentent des symptômes comme c’est souvent le cas en début de grossesse », assure Joséphine Catusse. Autrement dit, une femme en déni ne présente :

  • Peu ou pas de prise de poids
  • Aucun retard de règles
  • Pas de fatigue inhabituelle
  • Aucune nausée ni vomissement
  • Pas de tension mammaire, les seins ne sont ni gonflés ni sensibles
  • Le ventre ne s’arrondit pas, même après 9 mois
  • Aucun mouvement du fœtus perceptible

Test de grossesse, prise de sang, échographie : quand est-ce qu’on se rend compte d’un déni de grossesse ?

Il est souvent très difficile de réaliser qu’on est enceinte lorsqu’on est en déni de grossesse, car le corps ne manifeste rien d’inhabituel. De plus, la grossesse peut passer inaperçue tant auprès des proches que du personnel médical. Il serait judicieux de réaliser un test de grossesse, un examen médical tel qu’une prise de sang ou une échographie. Mais comment y penser quand l’idée même d’une grossesse ne nous vient pas à l’esprit ? D’autant plus que la prise d’une contraception rend la possibilité d’une grossesse encore plus inconcevable.

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Qu’est-ce qui provoque un déni de grossesse ?

« Il y a encore beaucoup de mystère autour du déni de grossesse », regrette Joséphine Catusse. Les causes du déni de grossesse sont encore mal comprises. On associe souvent ce phénomène à un mécanisme de défense psychique. L’inconscient tente de protéger la future mère d’une réalité inconcevable pour elle. Cette situation peut découler de traumatismes passés. Pour diverses raisons, être enceinte est totalement impensable. Un blocage se crée alors dans le subconscient.

Un déni peut survenir à n’importe quel moment, même si certaines situations le favorisent, comme un choc émotionnel (un décès ou une agression sexuelle), la certitude d’une stérilité, des grossesses rapprochées, ou encore un contexte familial, professionnel ou sentimental difficile ou angoissant pour la femme.

Dans tous les cas, si vous faites ou avez fait un déni de grossesse, il est conseillé de chercher à être accompagné autant que possible par des professionnels de santé, sage-femme, médecin ou psychologue, et de savoir que vous n’avez pas à vous sentir coupable.

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