Si vous êtes enceinte et que vous développez un zona, il est important de comprendre cette affection. Jessica Dahan Saal, responsable du département gynécologie-obstétrique à l’hôpital Pierre Rouquès de Paris, nous éclaire sur le sujet.
Le virus VZV, aussi connu sous le nom de virus varicelle-zona, appartient à la grande famille des herpès-virus et est à l’origine de deux affections distinctes : la varicelle et le zona.
Pourquoi le zona se développe-t-il ?
Le zona est une manifestation de la réactivation du virus de la varicelle. Ce phénomène peut se produire lorsque le système immunitaire est affaibli, ce qui peut arriver pendant la grossesse. Le stress sévère ou une fatigue excessive peuvent également déclencher cette réactivation.
Quels sont les premiers signes du zona sur la peau ?
Typiquement, le zona est une maladie bénigne, mais il peut être sévère chez les personnes immunodéprimées. Les premiers signes sont souvent cutanés : une région de la peau, souvent sur l’abdomen, devient extrêmement sensible et peut présenter une sensation de brûlure. Sous 1 à 2 jours, des vésicules remplies d’un liquide clair apparaissent, se dessèchent et forment des croûtes après quelques jours. Ces éruptions s’accompagnent souvent de douleurs, parfois très intenses.
Il existe également un zona ophtalmique, qui se caractérise par des larmoiements, une rougeur de l’œil et des troubles visuels.
Quelle est la durée d’un zona ?
Bien que les croûtes disparaissent généralement en environ 10 jours, la douleur dans la zone affectée peut persister pendant plusieurs semaines. Chez certains patients, ces douleurs peuvent être très fortes et durer plusieurs mois.
Comment se transmettent la varicelle et le zona ?
La transmission de l’infection se fait par contact, souvent familial, avec le liquide des vésicules cutanées.
Le zona est-il contagieux ? Si oui, pendant combien de temps ?
Le zona est beaucoup moins contagieux que la varicelle. La contagiosité débute 2 jours après l’apparition des premiers symptômes.
Peut-on développer un zona sans avoir eu la varicelle auparavant ?
Le zona est une réactivation du virus de la varicelle, donc il ne survient que chez ceux qui ont déjà eu la varicelle. Une fois infecté, le virus reste dormant dans les ganglions nerveux. En France, 90% des adultes sont porteurs de ce virus dormant. Chez certaines personnes, il peut se réactiver, en particulier dans un contexte d’immunodépression.
Est-il possible de souffrir de zona plusieurs fois ?
La plupart du temps, un individu ne connaîtra qu’un seul épisode de zona, mais il est possible de l’expérimenter plusieurs fois, surtout chez les personnes ayant un système immunitaire affaibli.
La situation particulière de la grossesse
Quels sont les risques pour la femme enceinte ? Est-ce dangereux ?
« Contrairement à la varicelle, le zona ne représente pas un danger pour le fœtus », précise le Dr Jessica Dahan Saal. Toutefois, la varicelle peut présenter des risques pour l’enfant, surtout si elle se manifeste au début de la grossesse ou juste avant l’accouchement.
Varicelle et grossesse
Zona et grossesse
« Les cas de zona sont extrêmement rares pendant la grossesse. Je n’en ai rencontré qu’un seul au cours de ma carrière », partage la gynécologue. « Cependant, cela peut être extrêmement douloureux. Un zona pendant la grossesse, selon l’emplacement des lésions, peut rendre impossible l’administration d’une péridurale. »
Comment traiter le zona chez une femme enceinte ?
Pour tout patient atteint de zona, il est conseillé de nettoyer régulièrement les lésions avec de l’eau et du savon antiseptique, en évitant l’utilisation de gants de toilette et en rinçant abondamment. Il est préférable de laisser les plaies sécher à l’air libre. Des antihistaminiques peuvent aider à soulager les démangeaisons. Si nécessaire, des analgésiques seront prescrits.
En général, les antiviraux (traitement par valaciclovir) ne sont pas recommandés chez les femmes enceintes atteintes de zona. Durant la grossesse, le traitement sera principalement symptomatique. Le paracétamol est l’analgésique de choix pendant cette période. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et l’aspirine doivent être évités chez les femmes enceintes, surtout après la 24e semaine de grossesse.
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