Oligoamnios et anamnios sont des termes médicaux désignant une insuffisance de liquide amniotique pendant la grossesse. Explorez ce que signifient oligoamnios et anamnios, leurs causes, les risques associés pour le fœtus et les options de traitement disponibles.
Le liquide amniotique est l’environnement aquatique qui entoure le fœtus tout au long de la grossesse.
Régénération du liquide amniotique
Initialement sécrété par transsudation de l’embryon jusqu’à environ la 23e semaine de grossesse, le liquide amniotique est par la suite produit par le fœtus lui-même, notamment par la déglutition et l’excrétion urinaire. Ce processus assure un renouvellement continu du liquide, qui est filtré par les reins du fœtus.
La quantité de liquide amniotique atteint son pic vers la 36e semaine de grossesse, avec environ 800 à 1 000 ml, avant de diminuer légèrement jusqu’à l’accouchement.
Ce liquide est un indicateur clé du bon fonctionnement des systèmes urinaire et digestif fœtaux et est régulièrement contrôlé lors des échographies prénatales.
Toutefois, des dysfonctionnements similaires à ceux du placenta, comme le placenta praevia ou accreta, peuvent survenir avec le liquide amniotique.
Oligoamnios, hydramnios et anamnios : anomalies du volume de liquide amniotique
L’hydramnios est caractérisé par un excès de liquide amniotique, l’oligoamnios par une quantité insuffisante, et l’anamnios par une absence totale de ce liquide.
Ces conditions peuvent poser des risques pour la grossesse, dépendant de leur sévérité et du stade de la grossesse.
Anamnios : le fœtus peut-il se développer et survivre sans liquide amniotique ?
L’anamnios, qui représente l’absence complète de liquide amniotique, est associé au pronostic le plus grave pour la grossesse. Le liquide amniotique est crucial pour le développement correct du fœtus in utero. Son absence peut indiquer des malformations fœtales, car normalement, c’est l’embryon qui commence à produire ce liquide. L’hypoplasie pulmonaire, ou développement insuffisant des poumons, est une complication fréquente en cas d’anamnios.
Diagnostic d’oligoamnios par échographie
Pour évaluer la quantité de liquide amniotique, plusieurs méthodes sont disponibles.
Le gynécologue ou la sage-femme mesure d’abord la hauteur utérine avec un ruban à mesurer, ainsi que le périmètre ombilical, et observe les mouvements fœtaux à l’échographie. Ces observations peuvent indiquer un oligoamnios.
L’oligoamnios est confirmé ou infirmé par une échographie ultérieure.
Deux mesures principales sont utilisées :
- la mesure de la plus grande poche de liquide autour du bébé ;
- la mesure des quatre quadrants, permettant de calculer l’index amniotique.
Gradation de l’oligoamnios : de modéré à sévère
Les spécialistes parlent d’oligoamnios « limite » ou « modéré » lorsque la plus grande poche mesure entre 1 et 2 cm, ou lorsque l’index amniotique est entre 5 et 8 cm. Ils parlent d’oligoamnios « confirmé » ou « sévère » si la plus grande poche est inférieure à 1 cm ou si l’index amniotique est inférieur à 5 cm.
Étant donné que la quantité de liquide amniotique peut varier jour après jour, ces mesures sont souvent répétées pour confirmer et préciser le diagnostic.
Causes possibles d’un oligoamnios : hypertension, infection, tabagisme…
La rupture prématurée des membranes est souvent la première cause suspectée en cas d’oligoamnios.
Si aucune fissure dans la poche des eaux n’est détectée, d’autres causes doivent être explorées :
- Quels médicaments sont autorisés pendant la grossesse ?
Traitement de l’oligoamnios : options et interventions
La prise en charge de l’oligoamnios varie selon les causes identifiées et le stade de la grossesse.
En cas de rupture prématurée des membranes, le déclenchement de l’accouchement peut être envisagé si la date prévue est proche. Si la grossesse est à un stade précoce, notamment avant 17 semaines, le pronostic reste généralement peu favorable.
Si l’insuffisance de liquide semble temporaire, le repos au lit et une surveillance accrue peuvent aider à normaliser la situation.
En présence d’hypertension artérielle chez la mère, cette condition sera traitée et surveillée pour prévenir l’aggravation de l’oligoamnios.
Dans les cas où l’oligoamnios est diagnostiqué tôt ou s’il est associé à une malformation fœtale ou une anomalie chromosomique, une interruption médicale de grossesse peut être proposée. Toutefois, la décision finale appartient aux parents.
Dans de très rares cas, une amnio-infusion peut être envisagée, consistant en l’injection de sérum physiologique dans le liquide amniotique pour faciliter des procédures diagnostiques telles que l’amniocentèse.
- IMG : témoignage
Impacts de l’oligoamnios : quels sont les risques pour le bébé ?
Les risques pour le bébé augmentent si l’oligoamnios se manifeste tôt dans la grossesse, car cela peut indiquer ou causer des malformations fœtales. Les complications sont également plus graves lorsque l’oligoamnios est sévère.
Les problèmes spécifiques liés à l’oligoamnios peuvent inclure :
- une hypoplasie pulmonaire ou un développement insuffisant des poumons ;
- une restriction des mouvements fœtaux pouvant causer des malformations des membres ;
- le syndrome de Potter, caractérisé par des anomalies faciales.
Selon l’évolution de la grossesse et le développement fœtal, ces problèmes peuvent être réversibles si l’oligoamnios est résolu. Parfois, cela peut mener à un accouchement prématuré, souvent par césarienne.
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